S’ils étaient 8700 en 2017, le nombre de distributeurs de billets a diminué pour arriver actuellement à 7800 terminaux, la Fédération des banques invoquant la digitalisation et la généralisation des terminaux Bancontact pour expliquer cela.

L’annonce, toute récente, de la création d’un réseau commun de distributeurs automatiques de billets par 4 des plus grandes banques du pays (Belfius, BNP Paribas Fortis, ING et KBC) risque d’accentuer, encore, cette tendance à la raréfaction des “bornes” de cash.
En effet, celles-ci vont créer une nouvelle structure (dont elles seront actionnaires), qui sera chargée de la gestion des distributeurs concernés (dès 2021). L’impact sera une nouvelle réduction (importante ?) du nombre de distributeurs qui seront implantés suivant une logique de regroupement de coûts et, non plus, suivant une logique de concurrence commerciale.

Comme s’en est inquiété, notre chef de groupe à la Chambre Benoit Piedboeuf auprès du Ministre des Finances (M. De Croo, Open-VLD), il est difficile, en tant qu’habitant de la plus grande province (en superficie) mais la moins peuplée du pays, de ne pas voir les chemins d’accès s’allonger pour le citoyen désirant se rendre à un distributeur d’argent.

Voici la réponse du ministre des finances (Alexander De Croo) aux inquiétudes de notre député qui demande l’assurance de garder un distributeur par commune rurale, que 95% de la population conserve un distributeur à 5 km de distance et que 100% des distributeurs soient accessibles aux PMR :

En effet, comme vous le constatez, l’argent liquide est en perte de vitesse dans les paiements. Cette tendance s’installe depuis plusieurs années, dans les pays voisins aussi, et devrait se poursuivre compte tenu des nouveaux moyens de paiement (paiement sans contact pour les petits montants, paiements à l’aide du smartphone, etc.). En perspective de l’évolution vers la société numérique, je tiens à soutenir pleinement cette tendance.

Cette tendance s’est par ailleurs fortement accélérée ces dernières semaines, notamment en conséquence des recommandations sanitaires visant à privilégier les paiements électroniques, et l’on peut s’attendre à ce que cette préférence pour le paiement électronique s’inscrive dorénavant dans les habitudes des consommateurs.

Je soutiens aussi les initiatives prises par les banques pour coopérer et investir dans les infrastructures permettant de distribuer des espèces aux consommateurs et ce malgré le recul déjà évoqué de l’argent liquide.

Sous un angle européen, la Belgique se situe dans la moyenne européenne en ce qui concerne le nombre d’automates bancaires disponibles par millier d’habitants. Nous devons toutefois oser reconnaitre que de nos jours, la répartition (géographique) n’est pas optimale en Belgique, avec pour conséquence que l’offre est parfois plus faible dans les zones rurales.

L’initiative de Belfius, BNP Paribas Fortis, ING et KBC vise justement à répondre à cette problématique et doit donc avoir toutes ses chances. Il ne me semble pas souhaitable, et cela serait probablement contreproductif, d’imposer un cadre légal. Les banques s’efforcent aussi de rendre les automates accessibles aux moins valides et je ne manquerai pas de leur rappeler leur responsabilité sociale en la matière.

Quant à savoir s’il faudrait que 100% de la population ait accès à un automate bancaire dans un périmètre de cinq kilomètres, cela me semble peu réaliste. Cela reviendrait à installer des automates dans des zones où il n’y a quasiment pas d’habitation, ce n’est pas économiquement défendable. Trouver un bon équilibre me semble primordial et le critère des 95% me parait de plus déjà très ambitieux compte tenu du recul continu observé des paiements en liquide.

Pourtant et même si la digitalisation est de plus en plus répandue, il y avait encore, en 2019, 63% des paiements qui se faisaient toujours en liquide en Belgique (chiffres Febelfin). Preuve que le Belge reste conservateur, surtout pour les transactions relatives à de petits montants.

Le MR Arlon restera très attentif aux retraits éventuels de distributeurs et à leur accessibilité par les personnes à mobilité réduite.

Faut-il rappeler la facilité apportée pour nos commerçants ?  Leur raréfaction, et la poursuite de leur externalisation en périphérie et sur des grands axes de passage automobile, serait une moins-value supplémentaire pour notre centre-ville !

Enfin, et pour conclure, le MR Arlon aimerait voir un distributeur dans l’environnement direct de la gare d’Arlon, sachant que celle-ci est empruntée par des milliers de voyageurs.